Lors de l’achat du
bateau, nous avons décidé de le rénover mais dans un but bien
précis, nous préparer pour un congé sabbatique où nous
naviguerons durant un peu plus d’une année. Après beaucoup de
réflexions, sur la durée, la date de départ, les destinations,
nous nous sommes enfin décidés !
Nous partirons au début du mois de juin 2020, pour arriver dans la région Brestoise au début du mois de juillet, afin de pouvoir participer aux fêtes maritimes de Brest, temps fort de l’été brestois ! J’y ai toujours assisté en tant que touriste sur les quais, mon rêve est d’y participer sur notre bateau. La seule édition que j’ai manquée était en 2016, je compte bien me rattraper ! Nous resterons quelques temps dans le Finistère pour profiter avec la famille et les amis, assister au mariage d’une amie et ensuite nous descendrons vers la Bretagne Sud et l’Île d’Yeu. La suite du programme est un peu plus floue en termes de dates mais nous aimerions passer quelques temps en Méditerranée (surtout la Corse que nous ne connaissons pas !) puis hiverner aux Canaries pendant deux ou trois mois avant de partir vers les Acores puis visiter l’Irlande, l’Ecosse et si nous avons encore du temps, visiter la Scandinavie avant de rentrer à Hambourg vers fin juillet 2021.
Ce sera une grande aventure pour nous deux, nous avons pris une semaine de cours de voile avec Felix Galliker de Safe-Sailing en mai. C’était une semaine très intense et nous avons appris énormément, surtout ce qui concerne les règles de base de sécurité. Nous essayons de sortir naviguer le plus possible pour nous entraîner, il nous reste encore deux bons mois avant l’hivernage et ensuite deux mois après la mise à l’eau en avril.
Avant la mise à
l’eau, nous avons dû nous occuper de toute la partie extérieure,
à savoir le dessous de la coque (un travail de titan pour Bruno) et
la pose des nouveaux hublots.
La coque
Il a fallu à Bruno
des dizaines d’heures pour gratter l’anti-fouling et poncer les
résidus ainsi que toutes les couches qui nous séparaient du
gelcoat. Début mars, le patron du chantier naval est passé à notre
demande pour mesurer le taux d’humidité de la coque, car nous
avions des doutes par rapport à l’osmose. C’était une de nos
plus grosses craintes, c’est pourquoi nous avions fait passer un
expert avant la vente finale et nous lui avons fait confiance, à
tort. Le taux d’humidité est très bas mais tout de même, cela
nous a mis un petit coup au moral. Heureusement Monsieur Rüsch nous
a dit que c’était très minime et qu’à notre place,
il ne s’en ferait pas trop. Il nous a conseillé 5 couches de Gel
Shield (un primaire epoxy qui empêche la pénétration de l’eau
dans la fibre de verre de la coque) et 2 d’anti-fouling en nous
disant que nous serions avec cela tranquille pour quelques années.
Bruno a donc poncé
jusqu’au gelcoat et même jusqu’à la fibre là où il était
abimé. Cela a pris énormément de temps et beaucoup d’énergie…
Il était content de voir le bout. Ensuite
avant un dernier coup de ponceuse de finition, nous avons rebouché
les aspérités au mastic époxy et refait un joint autour de la
liaison quille/coque. Puis il a
fallu passer toutes les couches de peinture, tout cela très « just
in time » parce qu’à cause de la météo et du temps qu’il
a fallu pour faire tout cela, nous n´étions pas vraiment en avance.
Passer les couches de peinture prenait environ 2h pour chaque couche.
Une semaine avant la
mise à l’eau, toutes les couches étaient passées mais il fallait
encore s’occuper des 4 pieds que Monsieur Rüsch allait déplacer
le lundi matin de bonne heure. Bruno est donc allé matin et soir,
avant et après son travail, poncer et passer les couches de peinture
nécessaires, c’était une semaine très chargée ! Il était
très content d’avoir terminé, voici le résultat :
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Les hublots
Lors de l’achat du
bateau, l’ancien propriétaire avait justifié la présence d’un
gros scotch noir sur le hublot du carré à bâbord, nous expliquant
que le hublot était un peu abimé et pour éviter qu’il ne s’abime
davantage. Nous avons été un peu naïfs sur ce coup-là et ne
l’avons pas enlevé lors de la visite. Naïfs, car il s’avère
que le hublot était fendu. Nous
avons pu le constater lorsque Bruno a voulu le démonter pour
préparer la peinture du plafond. Du fait que les autres hublots
n’étaient pas de toute première fraicheur, nous avons pris la
décision de tous les remplacer pour donner un petit coup de jeune à
Waterproof.
Matériel nécessaire :
Makrolon® : Nom commercial du polycarbonate
Mastic résistant aux UV
Primaires pour le mastic
Scie sauteuse et perceuse avec forets et lames pour métal
Procédure :
-1)
Découper chacune de plaques rectangulaires que nous avions
commandées aux dimensions du hublot qu’elle allait
(avantageusement ?) remplacer. Le Makrolon® se découpant très
bien car moins cassant que le Plexiglas® cette étape ne fut pas des
plus difficiles
-2)
Présenter la plaque à sa place définitive, marquer les trous pour
le passage des vis puis percer les trous.
-3)
Appliquer le primaire sur le pont et le hublot (les parties
encollées) puis le mastic/colle, bien penser à protéger avec du
scotch les parties que l’on ne veut pas salir avec le mastic.
-4)
Positionner le hublot, et passer quelques vis pour être sur du
positionnement. Puis finir de placer les vis en équilibrant le
serrage de façon a bien répartir le joint.
-5)
Le meilleur pour la fin, lisser le surplus de joint
intérieur/extérieur (du liquide vaisselle sur les doigts aide bien)
et nettoyer l’excèdent une fois les protections retirées. De
l’acétone sur un chiffon propre.
Cela a pris une
journée en tout pour la pose des hublots entre la découpe, la
préparation, et la pose en elle-même, environ 1h30 par hublot. Ce
n’était pas si facile car
nous avons réutilisés les anciennes vis et elles étaient encore
pleines de l’ancien mastic, et il
y avait un peu de peur de ne pas avoir un résultat propre.
Et voici le
résultat :
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Intérieur : Cabine + salle d’eau
Cabine avant
Pour la cabine
avant, il a fallu gratter toute la moquette sur les deux pans de
coque, cela a pris une éternité et ce n’était pas une mission
des plus valorisantes ! Ensuite, ponçage du plafond et peinture
blanche, ponçage de toutes les boiseries et vernissage, peinture
des cales sous le « plancher du lit ».
Dis comme cela, cela a l’air relativement rapide, mais cela ne
l’était pas réellement, d’une part, certaines parties de la
pièce sont très difficiles d’accès et d’autre part c’était
notre pièce d’essai donc nous
prenions notre temps pour arriver au meilleur résultat possible.
Pour la cabine il nous reste le plancher, les murs (isolation
des côtés de la coque autour du lit)
et brancher nos deux nouvelles petites lumières mais le gros-œuvre
est terminé et nous pouvons dès à présent dormir dedans !
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La salle d’eau
Même procédure que
pour la cabine, ponçage du plafond et des boiseries, puis peinture
et vernis. Nous avons installé aussi de nouvelles toilettes et
repeint toute la structure en blanc, seulement gardé l’évier bleu
d’origine.
A terminer :
Poser le placard au fond, brancher la lumière, installer
un réservoir pour les toilettes (?) ainsi que l’évacuation du
lavabo.
Ca
y est, le grand moment tant attendu est arrivé, nous avons notre
rendez-vous à 9h à la grue le samedi 6 avril. La peinture de
la coque est terminée juste à temps, un soulagement. Avant la mise
à l’eau nous avions décidé de nettoyer la partie émergée coque
pour qu’elle brille bien et Bruno devait s’occuper de mettre le
mât en place, à savoir réinstaller les haubans et barres de
flèches. Pendant que je nettoyais la coque, j’ai vu Bruno
s’inquiéter de ne pas réussir à remettre les barres de flèches,
qui se bloquaient constamment. Je suis allée l’épauler, sans
succès, nous avions peur de casser quelque chose. Il était 19h30,
j’ai suggéré que l’on rentre à la maison et que l’on demande
un coup de main le lendemain matin au chantier naval. Nous avions
peur que l’on nous décale la mise à l’eau du bateau, mais il
n’en fut rien ! Nous sommes arrivés à 7h30 le lendemain
matin et avons essayé une dernière fois avant de se diriger vers le
bureau du chantier où nous avons demandé de l’aide. Monsieur
Mutzberg est venu avec nous et a essayé également, sans succès !
Il est donc allé chercher un maillet pour faire rentrer les barres
de flèche en force une fois les haubans positionnés, et cela a
fonctionné du premier coup. Évidemment, nous ne voulions pas forcer
de peur de casser quelque chose, mais pour le coup c’était la
solution adaptée. Nous avons donc soufflé un bon coup et commencé
à tout préparer car l’heure de mise à l’eau approchait à
grand pas.
A
9h15, nous avons vu arriver Waterproof sur la remorque du tracteur.
Une émotion particulière à ce moment, car nous y étions enfin, ce
moment tant attendu ! La grue a fait tout le reste du travail,
je suis restée à terre pour toute la manœuvre de remise en place
du mât, Bruno était dans le bateau et assistait les hommes du
chantier. Puis nous nous sommes dirigés vers le ponton où nous
devions nous amarrer, et rapidement, car la marée descendait et
bientôt la profondeur ne serait plus suffisante. C’était 100m au
moteur mais nous étions déjà très contents. Pour l’amarrage –
pour rappel nous sommes en apprentissage et depuis 6 mois nous
n’avions pas été en navigation – nous avons eu des difficultés
à nous arrêter précisément où nous voulions nous arrêter,
heureusement il y avait très peu de bateaux au ponton ! Nous
avons rectifié le tir à l’aide de nos amarres en tirant
Waterproof dans la bonne direction (en marchant à coté sur le
ponton). S’il y avait des spectateurs à ce moment-là, ils ont du
bien rigoler ! Le reste du week-end, nous avons nettoyé
l’extérieur et fait deux/trois bricoles à l’intérieur.
Il
a aussi fallu que Bruno grimpe au mât avec du super matériel
d’escalade, pour installer le lazy bag correctement et accrocher
une petite poulie pour pouvoir hisser nos couleurs sur le côté du
mat.
Nous avions décidé
depuis quelques semaines de faire le convoyage lors du week-end de
Pâques, car le vendredi et le lundi sont fériés en Allemagne. Cela
nous évitait de poser des congés. Bien sûr, nous regardions
régulièrement la météo les jours précédant le départ, et nous
étions ravis de voir des prévisions plutôt clémentes pour un mois
d’avril à Hambourg.
Etape 1 –
Vendredi 19.04.2019 – Grünendeich -> Rendsburg
Pour partir de
Grünendeich, le réveil a sonné à 5h du matin, petite boule au
ventre pour tous les deux de se lancer dans la petite aventure !
Il fallait partir le plus tôt possible pour qu’on ait les courants
avec nous jusqu’à Brunsbüttel. Le soleil se levait donc, nous
sommes partis vers 6h et presque directement à la sortie de l’île
en face de Grünendeich, Lühesand, nous avons croisé deux phoques
dans le fleuve ! Il faisait un temps magnifique, pas un nuage.
Nous n’avons pas eu très chaud, heureusement nous avions prévu le
coup ! Après 3h30 au moteur dans l’Elbe, nous sommes
arrivés à l’écluse.
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Le passage de
l’écluse – notre première écluse :
Beaucoup
d’appréhension ! Nous avions lu des articles à ce sujet mais
nous ne savions pas exactement à quoi nous attendre ! Nous
étions branchés sur le canal VHF de l’écluse pour savoir à
quelle heure aurait lieu le passage. Il nous a fallu attendre environ
une petite heure devant l’écluse avec une quinzaine d’autres
bateaux dans l’espace d’attente. Tout le monde face au vent et au
courant en attendant les instructions des éclusiers. Au bout d’un
moment, nous avons vu tout le monde se diriger vers l’entrée de
l’écluse donc nous avons suivi. Nous étions dans les derniers, il
fallait avancer assez lentement et se mettre d’un côté ou de
l’autre de l’écluse. Pour nous c’était à bâbord. Arrivés
près du ponton, je suis passée de l’autre côté des chandeliers
et tant bien que mal je suis descendue sur le ponton, qui était
extrêmement bas ! Et c’est à ce moment-là que j’ai
réalisé avoir oublié l’amarre avant, qui était restée dans le
bateau… Ce qui a donné comme résultat que le nez de Waterproof
partait vers le milieu de l’écluse, petit moment de panique, Bruno
va me chercher l’amarre et un monsieur nous aide à nous amarrer,
il était super gentil ! Les portes se sont ensuite fermées et
là nous avons respiré un grand coup. Maintenant, il fallait
attendre que l’écluse se remplisse et qu’on puisse en sortir,
direction le Nord-Ostsee-Kanal (NOK). Après réflexion, le passage
de l’écluse n’a rien de spectaculaire, mais l’appréhension
venait surtout du fait que l’on ne savait pas à quoi s’attendre.
Une fois l’écluse ouverte, nous nous sommes dirigés dans le NOK.
A partir de ce moment-là, nous sommes encore au moteur et nous avons
environ 6h de navigation avant d’arriver à Rendsburg, où nous
avons prévu de passer la nuit. Le NOK en soi n’est pas une sacrée
aventure, c’est toujours
tout droit, c’est au moteur, la seule distraction consiste en
quelques porte containers qui passent étonnement près de nous. Par
chance nous avons eu très beau temps donc nous avons pu profiter
dehors.
L’arrivée à
Rendsburg :
Cela
faisait 10h que nous étions partis de Grünendeich et la fatigue
commençait à se faire sentir. Il nous fallait nous arrêter au port
de Rendsburg. Nous sommes donc arrivés et constatés qu’il y avait
peu de places de libres, et que l’espace pour les manœuvres était
très réduit (TROP REDUIT). Nous avons donc commencé à chercher
une place libre et nous avons entrepris la manœuvre. Bruno est aux
commandes dans le cockpit et moi sur le pont du bateau à tenter de
le guider (je dis bien tenter…). Le système d’amarrage est sur
pieu à Rendsburg, comme dans la majorité des ports de la mer
Baltique. Encore une première pour nous, et pas dans des conditions
très évidentes, le vent d’Est poussait Waterproof dans la
mauvaise direction et dans un port où l’écart entre les bateaux
de chaque côté des pontons est
environ équivalent à un Waterproof. Après des minutes très
longues à ne plus savoir comment faire, en ayant peur de
casser les bateaux voisins en manœuvrant, deux messieurs nous ont
heureusement aidés à rentrer dans la place et à nous amarrer. Tout
cela devant une terrasse de restaurant bien pleine, nous avons fait
un peu l’animation de fin d’après-midi ! Nous avons offert
une bière à l’un des hommes et sa compagne, nous l’avons
savourée aussi après une journée si intense en émotions. Et
ensuite un bon petit repas et une bonne nuit de sommeil avant de
repartir pour de nouvelles aventures. Avec comme question
omniprésente : « Comment allons-nous sortir de là ?? »
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Etape 2 –
Samedi 20.04.2019 – Rendsburg -> Laboe
Réveil
vers 7h le samedi matin, une boule au ventre déjà pour ma part.
Quelques courses, un petit-déjeuner et nous voilà prêts à
repartir. Tout le monde était en train de prendre son
petit-déjeuner, chacun dans son cockpit, nous nous sommes dit que
c’était reparti pour l’animation en repartant. Nous avons bien
organisé notre départ avec Bruno, qui fait quoi, quand, etc…
Moteur en route, nous larguons les amarres et nous sortons de notre
place sans trop de difficultés, nous n’étions pas peu fiers !
Et nous voilà repartis pour environ 3 à 4 heures de moteur avant
d’arriver à la seconde écluse.
Pour
la seconde écluse, nous étions plus sereins, jusqu’à ce que nous
nous en approchions et nous apercevions les autres bateaux se diriger
vers l’écluse. Il nous restait encore quelques centaines de
mètres à parcourir et nous n’étions pas sûrs de
l’atteindre avant sa fermeture. Il a donc fallu appeler à la
VHF pour savoir si nous avions le temps. L’éclusier nous a dit que
si nous nous dépêchions, cela devrait être jouable. Ce que nous
avons fait, nous sommes donc arrivés à l’écluse, j’ai pris
l’amarre avant (je ne refais pas deux fois la même sottise) et
l’amarre arrière et Bruno s’est approché du ponton. En voulant
descendre du bateau, le ponton étant toujours très très bas, je me
suis cassée la binette (vous savez, comme dans les dessins animés
où quelqu’un glisse sur une peau de banane), une chute bien
ridicule – j’en rigole encore – mais il fallait se relever
rapidement et amarrer le bateau. Après tout le reste s’est bien
déroulé, nous étions tellement plus sereins ! A la sortie de
l’écluse, nous sommes arrivés dans le Kieler Förde. Nous avons
traversé le chenal puis fait une petite pause avant de hisser les
voiles. Nous avions prévu à l’origine de nous diriger
directement vers Damp, quitte à le faire au moteur, mais au vu des
conditions météorologiques relativement bonnes et du temps qu’il
nous restait, nous avons décidé de dormir à Laboe le soir et donc
de profiter de l’après-midi pour naviguer. Nous avons tiré des
bords, appris à maîtriser un peu Waterproof au niveau de la
navigation, tout cela sous un magnifique soleil. Après deux heures
de navigation, nous sommes arrivés au port de Laboe. Nous avions
regardé le système d’amarrage en amont, il s’agit aussi de
pieux. Devant le port, nous avons affalé les voiles et Bruno a fait
quelques manœuvres (marche avant/arrière, pour enfin prendre le
temps de voir comment le bateau réagit entre les différentes
allures). Nous nous sommes organisés pour l’amarrage, sommes
rentrés très doucement dans le port, dans le calme et nous avons
cherché une place………… où nous avons réussi à nous amarrer
sans aide extérieure ! Bon, ce n’était pas une place avec
des pieux mais avec un Catway. Mais pour la première fois, tout
s’est fait dans le calme et sans pression, et c’est grandement
appréciable. Nous avions vu sur le Kieler Förde de notre place,
c’était très joli. Pour fêter cette belle journée, nous sommes
allés au restaurant et petite promenade au port avant de retrouver
les bras de Morphée.
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Etape 3 –
Dimanche 21.04.2019 – Laboe -> Damp
Le
dimanche, départ de Laboe vers 10h après un bon petit-déjeuner au
soleil (nous avons vraiment eu beaucoup de chance avec la météo qui
aura été clémente tout le week-end), nous sommes partis vers Damp.
Nous avons traversé le chenal au moteur pour éviter tout problème
avec les cargos. Une fois passé le chenal, nous avons hissé les
voiles, cap sur Damp ! C’était un vrai bonheur d’être à
la voile, sans le bruit du moteur. A un moment, j’ai entendu un
bruit, il m’a semblé voir un poisson hors de l’eau, et en fait
il s’agissait de deux dauphins qui jouaient derrière le bateau,
c’était magique ! Après 3h de navigation, nous sommes
arrivés devant le port, affalé les voiles, préparé l’amarrage
et nous avons découvert notre port d’attache pour l’été, au
ponton C !
Bilan : c’était un super week-end, riche en émotions de toutes sortes, surtout le vendredi. Cela nous a appris déjà à prendre notre temps pour les manœuvres, de plus, plus nous nous exercerons, le plus nous serons à l’aise ! Et même des marins de 10/15 ans d’expérience nous ont dit qu’ils ont toujours cette petite appréhension lors de l’arrivée dans un port et de l’amarrage. Nous commençons à nous approprier les lieux, les mécanismes de la navigation. La semaine prochaine, nous faisons une croisière-école durant 6 jours, ce qui nous permettra d’apprendre encore énormément ! Une petite pause dans les travaux qui fera du bien.
Après avoir visité Waterproof, nous avons discuté des potentielles rénovations / améliorations à apporter à l’ensemble. Nous étions d’accord pour mettre un coup de neuf, c’est-à-dire, poncer les boiseries, réhousser les coussins et coudre de nouveaux rideaux. Voici à quoi ressemblait Waterproof avant :
Cabine avant
Salle de bain
Table à carte / couchette arrière
Nous avons donc commencé à tout enlever ce qu’il y avait dans le bateau, et au fur et à mesure que nous avons vidé, nous parlions de changer ceci ou cela. Par exemple, dans les placards ou dans la cabine avant, se trouvait de la moquette orange peu attrayante, tant au niveau du style que de l’âge. Nous avons décidé de tout enlever. Premièrement, la décoller des parois du bateau n’a pas été une mince affaire, mais ensuite il fallait enlever cette colle à l’aide d’une perceuse avec une brosse métallique au bout. Cela a duré une éternité de tout enlever, centimètre par centimètre, mais nous finissons par enfin voir le bout. Pendant ce temps-là, Bruno a bien avancé le ponçage, a démonté les toilettes aussi car nous voulons les changer.
Il a fallu gratter absolument partout dans tous les coins, cela a pris un temps fou !
Nous faisons de la salle de bain et la cabine les pièces test pour le vernis et la peinture.
La liste actuelle des travaux que nous voulons effectuer en priorité est la suivante :
Extérieur :
Dessous de coque, ponçage jusqu’au gel coat et pose d’un revêtement Epoxy et de l’anti-foulling
Intérieur :
Enlever les vaigrages (= moquettes Seventies) au mur et donc gratter la colle
Poncer toutes les boiseries
L’électricité
Repeindre tous les plafonds
Salle de bain : nouvelles toilettes et installation d’un système de récupération des eaux usées
Refaire les coussins et les rideaux
Et aussi bien sûr installer un filet dehors pour que Guinness et nous-mêmes, puissions nous mouvoir en toute sécurité sur le pont du bateau, ainsi que construire une table amovible dans le cockpit pour nos petits apéros du soir après une bonne journée de navigation !
Ce sont les projets prioritaires, bien sûr nous avons un million d’autres idées mais nous ferons cela peu à peu, c’est aussi une question de temps, et de budget bien sûr !
Un succès ! Beaucoup de
stress et d’appréhension mais aussi très heureux d’y être
parvenus sans aide extérieure. Nous avions beaucoup réfléchi à la
façon de procéder, par rapport à notre manque d’expérience et
les conditions météorologiques.
Hans-Jörg nous avait dit
que les conditions à partir d’octobre n’étaient pas du tout
favorables à la navigation, ce qui nous a un peu effrayés. On s’est
donc mis d’accord, que si on ne sentait pas de faire seuls la
traversée, nous aurions pris un skipper avec nous. Cependant, les
conditions étaient optimales (bon, optimal n’est peut-être pas le
terme, mais du moins pas force 8 de vent !). Nous sommes donc arrivés
le vendredi 5 à Büsum par le train et avons passé notre première
nuit à bord. Ce soir-là nous avons étudié toutes les cartes,
essayé de préparer toutes les éventualités, mais nous savions
déjà d’avance que la météo serait clémente et qu’il nous
faudrait très certainement y aller au moteur le samedi car pas un
souffle de vent prévu pour la journée. Nous avons donc décidé de
partir vers 11h en direction de Cuxhaven, afin de profiter des
courants favorables. La sortie de Büsum n’est pas évidente car il
y a beaucoup de hauts fonds. Bruno avait préparé déjà les cartes,
avait étudié toute la route, je lui faisais 100% confiance. Et
quelle joie d’être à la barre de son bateau, même si cela est
toutefois un peu stressant ! Cette journée du samedi s’est
passé sans encombre, nous avons vu plusieurs phoques dans la mer du
Nord, il y en a un qui s’est approché tout près du bateau,
c’était magique. Une mer d’huile, personne autour de nous, un
peu de brouillard par-ci, par-là, une atmosphère bien particulière
mais pas désagréable. Puis, les courants se sont inversés et nous
n’avancions quasiment plus, notre but étant d’arriver avant la
tombée de la nuit dans la Marina de Cuxhaven pour trouver une place
et s’amarrer tranquillement. Objectif finalement atteint (mis à
part l’amarrage tranquille !!). S’amarrer fait partie pour
moi actuellement des plus grosses difficultés. Nous avions prévu de
nous amarrer côté babord, mais c’était sans compter sur les
courants dans le port qui ne nous aidaient pas du tout et au
contraire, amenaient Waterproof dans l’autre direction !
Heureusement, au ponton il y avait 5/6 places de libre, on a du s’y
reprendre à trois fois, avec le stress en plus de casser quelque
chose ou de ne jamais y arriver ! Comme on dit, il faut bien
commencer un jour et il s’avère qu’on ne s’était pas bien
préparés mais cela s’améliorera avec l’expérience
(J’espère !!). Une fois le bateau bien attaché, on a bien
apprécié se poser avec une petite bière dans le cockpit
(Attention, la consommation d’alcool est dangereuse pour la santé).
La
nuit à Cuxhaven fut mouvementée et nous avons peu dormi car il y a
eu une petite tempête et nous avions peur que le bateau se décroche.
Après nos quelques heures
de sommeil, le réveil a sonné car il ne fallait pas partir trop
tard, sinon nous aurions eu les courants de face et nous n’aurions
pas pu avancer. Ainsi, vers 8h on est partis, le vent soufflait et
Bruno a pris les commandes pour sortir du port. Il y avait un peu de
vagues et du vent, nous avons essayé de hisser les voiles mais je
n’étais pas encore prête dans ma tête, un peu stressée et je
n’arrivais pas à hisser la grand-voile car elle était un peu
coincée. Finalement, nous avons décidé d’avancer au moteur encore
un petit peu et établir un plan d’attaque pour que je me sente plus
à l’aise. Le deuxième essai a été concluant, première fois que
l’on mettait les voiles sur notre bateau. Le sentiment de liberté !
Il nous tarde vraiment d’être très à l’aise, je pense qu’en
repensant à notre premier voyage avec Waterproof, nous en rigolerons
vraiment !
Ne plus entendre le bruit
du moteur mais seulement la coque qui glisse sur les vagues, quel
bonheur ! Le courant était dans notre sens alors nous avons
fait quelques petites pointes de vitesse ! Nous pensions arriver
beaucoup plus tard à Grünendeich, sur l’Elbe, mais à 14h nous
étions prêts à accoster. Cette fois-ci, nous nous étions mieux
préparés, nous avons fait la manœuvre plusieurs fois et un
monsieur qui était sur le ponton nous a aidé à amarrer le bateau.
Heureusement que la communauté des marins est là pour conseiller
les débutants que nous sommes, c’est rassurant !
C’est le cœur un peu gros que nous sommes rentrés à Hambourg, car maintenant nous devons attendre des mois avant de pouvoir naviguer à nouveau, mais pendant les mois d’hivernage, nous avons de sacrés rénovations à faire ! Je vous en parle dans un prochain article…
Bruno, Marine et Guinness : un toulousain, une bretonne et la petite mascotte. Sacré mix !
Une rencontre en mai
2017 à l’anniversaire du port de Hambourg, si nous avions su qu’un
an et demi après nous achèterions un bateau… Nous avons tous les
deux un peu d’expérience lointaine en navigation mais nous ne
sommes en aucun cas des professionnels. Bruno a participé à des
stages de voile l’été, ponctués de séances de navigation sur le
bateau de son grand-père. J’ai aussi participé à des stages de
voile lors des vacances scolaires, habitant au Relecq-Kerhuon, près
de Brest, c’était très pratique ! Une envie de nouveau,
d’aventures, un projet en commun… et encore beaucoup à suivre.
Et voici la mascotte
de l’équipage, notre petit « chatelot »!
Le 1er septembre 2018, nous avons visité Waterproof dans le port de Büsum. Il faisait un temps magnifique et nous étions accompagnés de Jan Spengler et sa femme, courtiers. Auparavant, nous avions visité plusieurs bateaux de plusieurs tailles et de plusieurs constructeurs pour nous donner une idée mais nous avions vraiment eu un coup de coeur pour l’annonce de Waterproof .
De l’extérieur nous avons eu une très bonne première impression, puis nous sommes rentrés à l’intérieur et aussi agréablement surpris. Le propriétaire, Hans-Jörg, ainsi que Jan et Beate nous ont laissé le temps de découvrir à deux le bateau, puis nous ont proposé d’aller faire un tour tous ensemble. C’était une très agréable journée ! A la fin de notre petit tour, nous avons un peu discuté et est venue assez rapidement la question : „êtes-vous intéressés pour l’acheter“. Nous avions déjà discuté de la facon dont nous voulions procéder si le bateau nous plaisait. Nous avons donc demandé s’il était possible de mettre une option, sous réserve d’acceptation d’un expert maritime. Ils ont accepté et nous avons bu une petite coupette pour fêter cela. Beaucoup d’émotions ce jour là pour nous deux. Nous avions donc convenu de contacter un expert de notre choix, pour qu’il fasse son expertise le samedi 22 septembre lors de la sortie de l’eau du bateau. Ainsi, l’expert pouvait aussi nous dire ce qu’il pensait de la coque – c’était surtout important pour nous de savoir qu’il n’y avait pas d’osmose – LA maladie très difficile à traiter. Il nous a fallu attendre, la patience n’est pas notre fort ! Nous avons eu l’appel de l’expert à l’aéroport de Toulouse le dimanche 23 (le 22 l’expertise n’a pas pu être réalisée pour cause de mauvais temps). Que de stress en attendant que Bruno raccroche et qu’il me dise les commentaires de l’expert ! Pour son âge, Waterproof est en très bon état, l’expert nous a „juste“ recommandé de repeindre la coque et de demander un devis pour le gréement. En effet, le gréement est fait de rod et cette technique est sensée tenir très longtemps dans le temps, pour autant, comme nous ne savons pas exactement si c’est d’origine ou pas, peut-être serait-il plus sage de faire refaire ou de refaire nous-mêmes.
Pour la petite histoire, Waterproof n’a jamais quitté le port d’attache de Büsum. Il date donc de 1977 et le premier propriétaire était un ami de Hans-Jörg, la personne à qui nous avons acheté le bateau. Hans-Jörg a donc connu Waterproof dès ses débuts, a fait à son bord beaucoup de régate et c’était très difficile pour lui de s’en séparer (vente pour raisons de santé). Il était quand même très content de le vendre à un jeune couple avec des projets plein la tête.